Hommage à Christophe Gayraud, papa de Nightmare Busters

Sa vie se met à basculer en 1983 lorsque Crisse se retrouve face à un commodore PET alors qu'il n'est qu'étudiant en BEP électronique. Sa passion pour l'informatique n'est alors qu'à ses balbutiements, et continue à se faire la main sur un Oric offert par son père. il s'essaye sur un Atmos en réalisant ses premiers programmes commerciaux "System Animation", édité chez "Bleu Ciel Informatique". Un travail de manutentionnaire dans le textile lui permet de s'acheter un Amiga et se fait la main sur DPaint...
Ayant vu des parutions d'offres d'emplois dans la presse vidéos-ludiques dont il était fervent lecteur, il envoie quelques unes de ses créations dans une société de conception de jeux vidéos située à Gagny dans le 93, Son culot paye, Titus le reçois dans ses locaux.

Fraîchement engagé chez Titus, il y restera près d'un an et réalise les graphismes du jeu Dark Century, sur Amiga... Ensuite, on lui confie une place de codeur sur Amstrad avec le jeu Wild Streets. Il s'essaye donc à différents supports tels que la GX4000, la Master System et la NES avant de faire ses preuves sur la SNES.

L'ambiance chez Titus n'est pas au beau fixe et les conditions de travail ne lui plaisaient plus. L'envie de voler de ses propres ailes se fait sentir, et décide donc de monter sa propre société indé avec un excellent graphiste rencontré un peu plus tôt dans cette même boîte : Jean Christophe Allessandri (alias JC)

Des membres d'Arcade Zone (une entreprise française de création de jeu vidéo basée à Londres) qu'il connaissait déjà, souhaitent un bon jeu de plate-formes dans la lignée d'un "Midnight Wanderers" (un jeu arcade de Capcom sur le système CPS1 sorti en 91 : Three Wonders) pour agrémenter leurs productions axées sur du Beat'm All. A deux semaines d'intervalles, Crisse et JC quittent Titus et signent chez Arcade Zone. Après des mois de dur labeur, un jeu nommé Nightmare Busters voit le jour pour la Super Nintendo, reste plus qu'à trouver un éditeur. Malheureusement ce jeu arrive en fin de vie de la console et les éditeurs restent très frileux ne sont pas prêt à prendre ce risque commercial et préfèrent donc investir dans des consoles nouvelles générations comme la PSX. Quelques éditeurs au Japon semblent croire en ce jeu tels que "Acclaim" et "Nichibutsu" mais aucun distributeurs ne veut investir dans une production. Arcade Zone s'essouffle et met les clés sous la porte de ce fait Nightmare Busters finit aux oubliettes, mais JC et Crisse récupèrent les droits de ce dernier.

Après une grosse désillusion Crisse est contraint de reprendre un statut de salarié durant trois ans chez "Power and Magic Development" (PAM Development)... Époque creuse en terme d'enrichissement professionnel, et ne trouve plus goût à ce qu'il fait...
L'arrivée de deux bambins dans sa vie privée le met un peu à l'écart de son travail et prend un peu de recul en ce qui concerne ses activités professionnelles.

Par la suite avec deux collègues, ils fondent une société qui tente de faire du développement sur la Dreamcast et la PS2. Les kits de développement de la PS2 sont tellement inaccessibles qu'un de ses associés est dans l'obligation de se déplacer au Japon pour travailler dessus... Près d'un an plus tard, ça ne peux plus durer avec leur unique client.

Contraint de rester seul à tenir les rennes pendant quelques mois pour tenter de sauver les meubles, il jette l'éponge et se retrouve une fois de plus simple salarié dans la société "Eko Software".

Rebelote, un entretien d'embauche chez Kalisto Entertainement lui fait faire la connaissance du sympathique Eric Thommerot l'un de ses recruteurs, ils sympathisent et l'avenir les remettra sur le même chemin. Chez Kalisto, aucun statut spécifique ne lui est attitré et tente de prouver à ses collègues que la Game Boy Advance à peine sortie, propose un potentiel intéressant et qu'il serait bien de s'y intéresser de plus près, mais Kalisto, n'a qu'une seule idée en tête, les gros développements et ses efforts à convaincre restent vains,
il quitte donc la société.

Un nouveau contrat se signe chez "Planet", qui elle, se spécialise sur le développement de la Game Boy Color, et tout fraîchement la Game Boy Advance. Il travaille sur le développement d'un nouvel épisode "Flashback" sur la dernière console portable de Nintendo, nom de code : Flashback Legends. A cette époque les sociétés de développement de jeux vidéos fleurissent aussi vite qu'elles fanent, "Planet" coule et Crisse se dirige donc chez un ancien client de "Planet".

C'est ainsi qu'il sera recruté dans la société Delphine Software International, et peut enfin continuer le développement sur Flashback GBA. Delphine Software ferme également ses portes quelques peu après, le jeu était très prometteur mais ce fut la fin de son développement et ne verra donc jamais le jour.

Cette année là l'équipe qui sera plus tard à l'origine de la société Otaboo est réuni! C'est ainsi que Christophe Gayraud, Philippe Dessoly et Mickaël Pratali s'allient. L'idée de continuer le développement sur portable les taraude, et se lancent dans la création de jeux sur mobile, un marché à ses débuts et très prometteur. C'est Alors que Snoozz, un puzzle game voit le jour sur mobile Sony Ericsson, c'est une petite fierté pour cette équipe. Eric, travaillant chez In Fusio qu'il a connu quelques années avant chez Kalisto, les branche sur différents contrats.

Après quelques années d'expérience pour ces 3 compères à travailler dans l'ombre, l'occasion pour eux se présente de développer des jeux sur consoles Nintendo DS et WII. La société marche plutôt bien, et enchaîne les développements notamment sur la Nintendo DS et sur les plates-formes de téléchargement. Otaboo aimerai faire des jeux un peu plus à l'image du talent de ses créateurs, mais la dure loi du jeu vidéo commercial actuel ne leur permet pas de faire le jeu de leurs rêves et se cantonne à réaliser des jeux à la demande des éditeurs.

Ce jeu, si cher dans le coeur de Crisse à connu bien des péripéties depuis le jour de sa création, jusqu'à aujourd’hui. Eric Thommerot connu chez Kalisto prend de son temps libre pour adapter ce jeu sur téléphone et sera renommé "Flynn’s Adventures".
Suite à ça, la ROM de NB circule sur le net, Brandon Cobb (président de la Super Fighter Team) tombe dessus, et après quelques recherches, Brandon Cobb contacte Eric qui le met en relation avec Criss. Et c'est officiel, Nightmare Busters est prévu en support physique sur Super Nintendo pour le courant 2012.

Toute l'équipe de Retro Game Space présente ses sincères condoléences à sa femme et ses 3 enfants,
ainsi qu'au reste de sa famille et à ses proches.